Marché de Gulvain (Edern) à partir du 15 juin 2025

Tous les dimanches de l’été, à partir du 15 juin jusqu’à la fin du moi d’août, je serai présent sur le tout nouveau marché d’été de Gulvain. L’ambition de ce marché est d’apporter de l’animation dans ce charmant petit bourg de campagne dans une ambiance conviviale. Vous y trouverez tous ce qu’il faut pour remplir le frigo mais aussi de quoi passer un bon moment sur place (restauration…). Je suis super heureux de faire partie de ce nouveau projet !

Hé, la carotte ? t’es morte ? petit bilan de la première saison.

J’ai tenté d’écrire un nouvel article de nombreuses fois depuis le dernier article en mai dernier, mais trouver l’inspiration après les journées à rallonge, les projets en attente, les questions existentielles et les courbatures a été bien difficile… Et après un petit creux de vague il y a quelques jours, me voilà suffisamment remonté pour prendre un petit temps pour un bilan et quelques ouvertures pour la saison prochaine.

Après avoir démarré les marchés au printemps dernier avec les plants, je me suis retrouvé avec un petit soucis de planification amplifié par une météo fort peu concernée par mes problématiques de démarrages… J’avais initialement prévu de concentrer ma production sur le plein champ pour ne pas me mettre trop la pression sur le montage de la serre de culture et ce n’était clairement pas la bonne année pour faire ça. J’ai commencé par me faire ravager mes cultures de printemps par les limaces. Ravager c’est par exemple voir disparaître 200 plants de salades et 500 plants de navets en trois nuits, un exemple parmi d’autres. Comme j’étais en retard sur mes plantations, j’ai un peu trop fait attendre les choux chinois qui après quelques jours d’un soleil de printemps inhabituellement clément (les choux n’aiment pas la chaleur) sont aussitôt montés en fleurs… c’est beau des choux en fleurs, et les fleurs sont bonnes et mellifères… D’un point de vue commercial c’est zéro. Je ne vais pas tout lister, j’ai fait pas mal d’erreurs dans ce genre.

J’ai entre-temps pu monter ma première serre de culture (100m²) ce qui m’a permis de planter tomates, aubergines, poivrons, concombres… Encore une fois très en retard et avec donc une production décalée.

J’ai dû stopper les ventes fin juin en attendant que la suite pousse… et que la météo se décide à nous envoyer un peu de chaleur… J’ai pu reprendre les ventes mi-août seulement avec un petit étal, sur le marché le mercredi à Coray et le vendredi à Elliant.

Il y a quand même du positif malgré le ton des premiers paragraphes : j’ai réussi de très bons choux-raves en début de saison, j’ai eu des compliments réguliers pour les betteraves et les navets (oui j’ai réussi à en sauver certains), les tomates bien que peu nombreuses étaient excellentes ! Je suis plutôt content des aubergines et des poivrons qui ont produits tard, mais produisent encore un peu pour certains au moment où j’écris ce billet, et en plein champ en plus 🙂 . Côté plantes, je suis très content des résultats sur le Thé des jardins, culture, récolte, séchage, récolte de semences, certes sur un petit échantillon mais une belle découverte, j’espère pouvoir proposer des sachets à la vente pour l’automne prochain. Découverte aussi du shiso !

Une année extrêmement difficile à tous les niveaux mais aussi très formatrice, j’espère réussir à utiliser tout ça pour avancer.

Le bilan financier est mauvais ; je n’imaginais pas gagner de l’argent cette année, mais j’espérais quand même mieux. Mon inexpérience y est pour beaucoup mais pas que, l’outil de production n’est pour le moment pas dimensionné pour les objectifs visés.

les ouvertures

D’ici le printemps prochain je prévois l’ajout de surfaces de serres supplémentaires (je vise 300m² en plus pour le moment, soit un total de 400m² pour la saison 2025). Je prévois aussi la mise en place d’une irrigation digne de ce nom puisque pour le moment c’est irrigation manuelle.

Je me suis également lancé dans un projet de démontage de serre pour essayer de gagner en surface sans épuiser mes dernières ressources financières (je ne l’ai peut-être pas précisé mais je suis arrivé en fin de droit chômage en janvier dernier, depuis chaque euro compte). Je cherchais plutôt un tunnel maraîcher, l’opportunité de démonter une ancienne serre horticole s’est présenté. Le démontage est un travail de longue haleine auquel je consacre pour le moment deux jours par semaine, c’est assez fatiguant. En fait c’est bien plus fatiguant que ce que j’avais anticipé. J’espère ensuite pouvoir remonter la serre au moins partiellement ce qui devrait me permettre d’ajouter 300m² à 450m² de surface couverte.

Depuis quelques mois nous menons une expérimentation canards coureurs indiens dans le potager familial histoire de lutter contre les limaces. Le résultat est concluant globalement mais nécessite quand même une organisation compatible : les canards déciment très bien les limaces mais aussi les laitues, blettes… si elles sont à leur portée. Dans une organisation de ferme il faudra donc planifier la rotation des canards avec celle des cultures ou surélever les cultures menacées. Il faut par ailleurs prévoir clôtures, parcours et les autres impacts sur l’exploitation comme le temps de travail supplémentaire, l’achat des aliments (il est nécessaire de leur apporter un peu plus que des limaces). D’un autre côté les œufs peuvent offrir un débouché supplémentaire…

Au final, une année difficile qui se termine sur plein d’optimisme et de projets pour la saison prochaine ! Je vais bientôt lancer la commande de semences et j’ai quand même pu en récolter une partie grâce à la production de cette année ; je suis en train de travailler sur le planning de semis et culture 2025 !

Haut les cœurs !

les premiers marchés, la vie est un chou-rave ?

les premiers marchés, la vie est un chou-rave ?

Mais que se cache-t-il derrière ce titre énigmatique ? Juste la dégustation d’une petite victoire symbolisée par deux jolis choux-raves qui ne sont déjà plus puisque tous deux dévorés ce soir lors d’un petit contrôle qualité.

Trois marchés elliantais sont passés depuis mon dernier court billet sur ce blog. Une éternité, un clignement de paupière. J’ai donc plein de choses à raconter.

Tout d’abord, je souhaite remercier toutes les personnes qui sont venues me voir sur le stand et qui ont accueilli la carotte bleue avec autant de bienveillance et d’encouragements. Ça fait chaud au cœur et se sont des échanges que je garde en tête à chaque difficulté que je rencontre. Donc Merci ! merci merci merci

Parce que, des difficultés, j’en rencontre quelques unes… comme prévu.

J’ai commencé à planté un peu trop tôt et donc une partie de la production a pris le gel, Puis nous avons eu quelques jours de très chaud qui ont permis de confirmé que mon mode d’irrigation n’est pas encore au point… Pour certains légumes ça a conduit à une montée en fleurs quasi instantanée et donc la perte à brève échéance d’une partie de la production se sont principalement les choux chinois qui sont impactés.

Et niveau planning c’est précisément où j’en suis : dans les choux. J’en fait des caisses pour le jeu de mot. Je suis un peu à la ramasse quand même. Les semaines de pluies avant le beau temps m’ont pas mal freinées dans la préparation de sol de mes planches, puis le beau temps a fait explosé la végétation y compris les semis en pépinière. Je me retrouve donc dans la situation de devoir planter sans avoir encore de planches prêtes à recevoir les plantations et du coup à passer beaucoup de temps à arroser les plans, les repiquer… pour les garder en forme. Bref, ça va se résorber dans les jours à venir mais c’est un travail d’équilibriste.

Je suis parfois allé trop vite sur la préparation des planches, je le paye en invasion d’adventices. Démarrer depuis une friche présente des inconvénients, les ronces en sont l’emblème. Je proposerai sans doute des mûrs sauvages sur mon étal :p

Je suis en retard sur le montage de la serre de culture, travail entamé mais il reste encore beaucoup beaucoup de travail. Je l’espérais prête pour le 15 mai… Pour le 1er juin se serait déjà une belle performance ! Il faudra peut-être compter sans pour cette année (ce qui était de toutes façons un scénario possible).

Beaucoup de pression et de stress ! Et pourtant !

Et pourtant, je savais à l’avance que cette année serait un défit, je sais qu’il faut en accepter les erreurs. J’essaie de le faire avec la conscience que chaque pas (même faux) est un apprentissage pas une erreur. Tout ça se sont les aléas. Et puis des choses positives il y en a un paquet tout de même, j’en ai cité plus haut.

La serre est à nouveau quasi pleine de semis et de plants. Pour le paysan une serre pleine c’est comme un frigo rempli après un plein de courses.

Je vais participer au marché de Coray le mercredi à partir de 16h30 à partir de cette semaine (le 15/05/2024 donc) et je compte faire un déballage le vendredi soir de 17h à 19h, je vous dirais où bientôt c’est en discussion avec la mairie d’Elliant.

Avec mes choux chinois je compte faire un mesclun de jeunes pousses à cuir. Concept (j’ai goûté et j’ai aimé).

Et puis quel plaisir de passer autant de temps dehors, les mains dans la terre ! Tous les tracas s’effacent devant un serpent, un crapaud, un insecte multicolore (peut-être pas une limace, faut pas exagérer), devant un légume, une plante que vous avez semé, arrosé, dorloté et qui tout à coup ressemble… à un truc qu’on va pouvoir manger bientôt. Et puis maintenant.

Tout s’éclaire en croquant dans un chou-rave. Si vous ne me croyez pas essayez, j’en aurai bientôt sur le marché 😀 (15 jours max si le soleil ne se tire pas au soleil…)

Le printemps est en avance

Il s’est passé encore beaucoup de choses depuis mon dernier billet. J’aimerais prendre plus de temps pour détailler, mais le temps est précisément ce qui me manque cruellement…. Enfin non, ce n’est pas tout à fait vrai, j’ai du temps mais qui est occupé de manière assez frénétique ; j’aimerais juste que les journées soient plus longues de quelques heures pour pouvoir tout faire.

La météo s’améliore et j’ai donc pu avancer un peu dehors. j’ai créé une ouverture dans le talus le long de la route ce qui permettra plus tard d’en faire une sortie, pour le moment c’est aussi une entrée qui me permet de circuler avec le tracteur, même par temps humide. j’ai pu finaliser quelques planches de culture et reprendre un peu les plantations pour les derniers fruitiers en stock à planter. Aujourd’hui j’ai même planté mes premiers légumes sur le terrain ! Pour certains il était temps tellement les racines s’étaient échappées des plaques de cultures. C’est un peu le baptême du feu, ou plutôt des limaces, j’espère qu’elles n’auront pas tout dévoré d’ici demain… J’ai fait un autre test de plantation dans le potager de la maison qui s’est soldé par un échec… tout a été dévoré une nouvelle fois, partagé entre les limaces et les rongeurs… sans doute un peu tôt. C’est assez rageant, jamais nous n’avions eu d’attaque de rongeurs dans le potager et il faut que ça arrive maintenant.

Comme la pluie rendait le travail en extérieur compliqué ces dernières semaines, j’ai beaucoup semé dans la serre, et certaines choses plus que prévus (plus tôt et en plus grand nombre)…

Comme annoncé dans mon précédent billet, j’ai un peu customisé la table de semis de la maison pour la rendre rongeur prouf. Ceci dit je n’ai pas capturé un seul rongeur dans les pièges depuis que j’ai fait les adaptations. La dissuasion sans doute…

J’ai également mis en place les bacs de récupération d’eau de pluie pour l’irrigation des cultures. Une fois de plus j’ai des petits réglages de planéité à prévoir (si j’ai le compas dans l’œil, alors il doit être bien planté). J’ai la possibilité de les remplir par pompage si nécessaire. Il reste beaucoup de finitions à prévoir mais c’est à peu prêt fonctionnel.

la vente de plants devrait démarrer assez rapidement maintenant avec pas mal de plants de tomates pour commencer. Et peut-être les premières laitues ?

Du bon et du moins bon

Je suis un peu dans tous les sens ces derniers jours pour essayer de ne pas accumuler le retard, pas facile avec en particulier le temps qui ne me permet pas de faire les choses dans l’ordre que je souhaiterais et certains évènements imprévus. Le sol est détrempé en permanence et se déplacer sur le terrain ou travailler le sol n’est pas toujours possible.

J’ai tout de même pu avancer sur la serre à semis que je considère comme « terminée » pour cette année. Il reste des améliorations à prévoir et des évolutions pour augmenter le volume de production mais pour cette année se sera suffisant. J’ai passé quelques jours à fabriquer les tables et j’espère qu’elle tiendront dans le temps.

Je suis également en train de travailler sur la circulation dans le terrain. Depuis quelques semaines/mois étant donné les quantités d’eaux qui sont tombées, il m’est impossible de sortir le tracteur du terrain… Même en 4 roues motrices, la pente est trop glissante et tout se transforme en boue en quelques tentatives. J’ai donc créé un chemin en « pente douce » qui me permet désormais d’aller jusqu’en haut du terrain (hourra). Il me reste à créer une ouverture dans le talus, ce qui permettra ensuite d’envisager une circulation entrée -> sortie accessible en véhicule (moyennant une petite stabilisation préalable).

Ça c’est pour le positif, mais je vous ai dit dans un précédent post qu’on allait bien s’amuser, alors des petites tracasseries sont venues s’ajouter à la liste.

En attendant de finaliser ma serre à semis, j’ai commencé quelques semis dans la serre dédiée aux semis, chez moi. J’avais démarré quelques fruitiers, laitues, artichauts, pois, choux raves…. un chouette programme. Tellement chouette que les rongeurs s’y sont invités. J’ai d’abord perdu l’intégralité des fruitiers… rongeurs 1 – Victor 0. Et puis, malgré la pose de pièges et le piégeage de 2 souris (que je n’ai pas pris en photo, mais qui étaient magnifiques, que c’est beau !), je me suis progressivement fait ravager l’intégralité de mes semis, y compris certains qu’elles n’ont pas mangé mais qu’elles se sont ingéniées à sortir de leur logement… Sans doute juste pas curiosité de botaniste… En tout j’ai donc perdu entre 900 et 1000 plants… souris 2 – Victor 0…

Edit : Pendant que je rédigeais ce billet, j’en ai attrapé 2 supplémentaires, toutes les deux pelotonnées l’une contre l’autre dans la boite. Je précise que j’utilise des pièges non létaux et que je relâche ces petites boules de poils dans un lieu moins civilisé ou elle rencontrerons le bonheur ou leurs prédateurs favoris, une vie de souris normale, sans buffet à volonté.

Pour contrer l’invasion, j’ai donc installé temporairement une petite étagère improvisée dans le séjour de la maison, trop petit pour du long terme mais qui permettra de gérer l’urgence.

Dans les heures qui viennent je m’attellerai à une solution plus pérenne pour la table en elle même, un fort Knox du semis. J’espère ne pas avoir à en faire autant pour les tables que je vient de créer sur le terrain, la surface est plus importante et gérer des protections anti-rongeurs sera beaucoup plus difficile (voire extrêmement coûteux)… réponse la semaine prochaine lors des premiers semis (je vais y laisser une ou deux plaques de semis biens appétents et attendre une nuit ou deux) .

Je suis en train de travailler sur l’irrigation dans la serre également et j’enchaînerai par celle des cultures de plein champ. Le temps passe à une vitesse de dingue et les journées sont trop courtes !!! Mais tout avance plus ou moins en même temps et tout devrait finir par se rejoindre, même un peu tard.

Cette semaine j’ai eu une visite, la visite de monsieur Renard, il inspectait mes installations. C’est peut-être tout simplement lui la solution à mes rongeuses. Les choses ont parfois leur manière à elles de se résoudre toutes seules (clin d’oeil).

la carotte bleue existe.

Ça y est, les papiers sont déposés, la création de la carotte bleue est officielle avec siren, siret et tout et tout. On ne rigole plus. Ou bien si, aux éclats.

Je suis à la fois totalement excité et mort de trouille. J’ai comme l’impression de sauter une seconde fois, après avoir tout plaqué il y a deux ans pour me former et lancer ce projet. Cette fois le bébé est né et pas de congélateur assez grand pour l’y cacher :p.

Il reste beaucoup, beaucoup à faire et, même si j’ai pris le parti que les choses seraient comme elles seraient pour cette première saison, le vertige est là. Une saison tout en tests et en petits objectifs, avancer à petits pas, accepter de ne pas pouvoir tout faire tout de suite.

Vaincre les doutes et laisser plutôt s’exprimer l’excitation : expérimenter, apprendre, créer, essayer de faire avancer mille petits projets qui formeront un grand tout, essayer d’anticiper…. Un peu.

Il y a quelques mois tout n’était que ronces et taillis, désormais l’horizon apparaît. Allons voir ce que la lumière apporte maintenant, ici. Peut-être qu’elle pourrait s’y plaire et rester ? … Beaucoup ?

Longue vie à la carotte bleue… Et à la folie.

Silence, mais ça avance

Un petit post après un long silence 🙂 Il s’est passé beaucoup de choses et il s’en passe encore beaucoup. Encore une fois, le parcours est tel que faire les choses dans l’ordre est quasi impossible. Il faut parfois « anticiper » certaines étapes, en ajourner d’autres…

J’ai reporté la création officielle de la structure juridique de l’exploitation à Janvier 2024 pour des raisons administratives principalement mais qui ont des conséquences sur la partie financière (MSA, impôts…), ce qui complique un peu la partie investissements, puisque je suis pour le moment soumis à la TVA. Ce n’est pas vraiment un problème à ce stade, j’ai tout de même tout ce dont j’ai besoin pour avancer. Mais ça veut aussi dire que certaines chantiers un peu compliqués devront être fait au dernier moment, ou que la première saison sera un peu en mode débrouille sur certains points (irrigation en particulier, serre de culture).

Le jardin a plutôt bien donné cette année malgré un démarrage difficile. Courgettes de toutes les couleurs et à foison, pas mal de courges (pâtisson, butternut, potimarron…) et finalement pas mal de tomates même si elles sont arrivées tardivement. Et puis, carottes tordues, haricots… Beaucoup de fleurs partout (bleuets, tagètes, mufliers, mauves, camomille, cresson…) . Je n’ai pas encore de séchoir cette année, donc pas séchage (des tests uniquement) mais la récolte de semences pour l’an prochain est plutôt bonne.

Je suis en train de préparer des petites planches pour planter quelques choux et laitues, des essais de variétés qu’on verra bien si ça marche 🙂

J’ai remis les mains dans la terre après quelques temps de travaux autres (terrassement, montage de serre… mais chut) et ça fait beaucoup de bien ! Nettoyage de certaines planches et semis d’engrais verts et/ou couverts végétaux, quelques tests encore. Tout n’est que tests cette année 🙂

L’autre grande nouvelle est que j’ai signé pour un second terrain presque plat ce qui va me permettre d’envisager l’installation de serres de cultures. Pour le moment j’ai implanté deux serres à semis (assez petites) et les pentes ne me permettaient pas vraiment l’installation d’une serre de culture sur le premier terrain à moins d’un gros (gros gros) chantier de terrassement. c’est un soulagement d’avoir trouvé ce terrain. Il était cultivé en conventionnel jusqu’il y a quelques semaines, la période de conversion a démarré (11/10/2023 officiellement) et il faut donc attendre maintenant 24 mois avant son passage en bio. Je prévois d’y mettre une petite serre de culture d’ici la fin de l’hiver et d’y cultiver une petite surface en maraîchage essentiellement dès le printemps.

Quoi qu’il en soit j’ai maintenant tout le foncier dont j’ai besoin pour mon projet, je n’ai plus besoin de me soucier de ce point qui est un peu la bête noire de toute personne qui souhaite s’installer. ouf !

J’ai également repris le défrichage depuis quelques semaines (fin de période de nidification des oiseaux) et je pourrais bientôt dessiner les premières planches sur le terrain principal. Je pourrais également planter les premiers petits fruitiers que je garde depuis plusieurs semaines dans la jardin et qui commencent à souffrir dans leurs pots. J’en profite pour faire mon bois de chauffage pour l’hiver 2024.

J’ai également commencé quelques boutures : de framboisiers pour augmenter un peu le linéaire, et quelques vivaces (romarin, lavande, hélicryse…).

Je dois bien avouer avoir passé une période de doutes cet été, pendant l’attente de la fin des délais de préemption et aussi parce que mon corps me rappel régulièrement ma vie professionnelle précédente (le cul sur une chaise) à coup de courbatures, tendinites, mal de dos… Mais il suffit que je m’arrête une minute pour regarder la vue et pour me retourner sur le travail accompli pour me dire que le plus dur est derrière. Devant, peut importe ou mène le chemin, je suis.

On tient le bon bout de la carotte

Depuis janvier le temps s’est encore un peu accéléré. Côté formation déjà, en janvier j’ai pu déposer et soutenir mon dossier technique qui a été validé. En février j’ai pu suivre l’option production de semences qui s’est elle-aussi terminée par la production d’un dossier et une soutenance (validé). Enfin en mars c’était le tour de l’option permaculture qui s’est terminée par un travail de groupe que nous avons présenté devant un jury puis défendu individuellement (validé également). Il reste encore un peu de travail avant la libération puisque en juin j’aurai à nouveau deux oraux. Un oral technique (pour lequel nous préparons actuellement 3 fiches techniques que nous aurons à présenter), et un oral projet, LE dossier projet, sur lequel je suis en train travailler en ce moment et qui me prend beaucoup (beaucoup) de temps.

Malgré tout la serre à semis est en place et la table à semis construite. les semis sont semés pour partie, en retard, mais ça pousse. L’objectif n’est pas de produire pour la vente cette année donc les plants sont principalement pour la famille. Ce projet de reconversion oblige à des restrictions budgétaires assez significatives 🙂 et donc la recherche d’une certaine autonomie est de rigueur.

Les chiffrages, projections, calculs…. m’autorisent à penser que le projet est viable mais que les deux années à venir seront difficiles ; je suis convaincu que le jeu en vaut la chandelle.

Côté préparation des terrains, ça avance doucement depuis quelques semaines. Je me suis principalement consacré à ma formation et, forcément, impossible de rédiger les dossiers la grelinette à la main. Et là on touche le point difficile dans un projet de reconversion, en tout cas pour moi, la frustration ! Suivre la formation, monter la structure juridique, travailler sur les futures productions, l’organisation de l’exploitation, le design de l’exploitation, cultiver au moins un peu… Impossible de tout mener de front et il est facile de débuter une tâche en pensant aux autres que l’on devrait être en train de réaliser aussi. Moralement c’est clairement le plus dur, voir le temps défiler en ayant l’impression de ne pas réussir à tout faire ou en craignant de se tromper de priorité. De mon côté ça se traduit par quelques nuits blanches et par moment beaucoup de mauvaise humeur (oui oui ça m’arrive).

Je n’ai pas vraiment de solution dans ces moments là, pas d’autre que prendre quelques bonnes inspirations, s’asseoir quelques instants et essayer de faire le bilan de tout ça, le chemin déjà parcouru. Aussi, j’essaie de mettre moins de choses dans ma liste de choses à faire dans la journée, j’essaie d’accepter les imprévus et je fais plutôt la liste de ce que j’ai fait dans la journée, à la fin.

Ma compagne m’a demandé il y a quelques jours si j’étais heureux de me lancer dans ce projet. Extérieurement je comprends que la question puisse se poser, c’est une période stressante, je suis très concentré en permanence en train de me questionner sur les décisions à prendre… Mais, paradoxalement oui ! C’est aussi une période excitante, un sentiment de liberté de pouvoir prendre mes décisions et orienter les choses comme je le souhaite. c’est aussi un vrai bonheur de ne plus être enchaîné à un bureau et pouvoir passer la majeur partie du temps dehors. Je vis avec les renards et les écureuils qui me rendent visite. Après des décennies passées sur une chaise de bureau, mon corps me fait parfois payer cette nouvelle vie mais je me sens vivant.

Utopie versus productivisme

Bon j’ai dit que j’essaierai de tout dire, le bon comme le mauvais, que j’essaierai de traduire ici les questionnements, les tâtonnements, les choses qui m’animent… Le mauvais je l’ai un peu fait dans un article précédent. Les questionnements il y en aura beaucoup, mais déjà ici un peu…

Je suis en ce moment dans une espèce d’entre deux chaises. Et même si choisir la bonne chaise n’est pas encore urgent, il va bien falloir à un moment asseoir une décision et si possible la bonne.

J’explique…

Lorsque je me lance dans mon projet de reconversion, je ne le fais pas en partant de totalement rien. J’ai eu l’occasion (et je continue) de lire des ouvrages, d’expérimenter dans mon jardin, de rencontrer des producteurs, des personnes en cours d’installation… En m’acculturant de la sorte je me suis forcément forgé un avis sur certaines pratiques, certaines orientations… Ce que j’aimerai, ce que j’appliquerai, et au contraire ce dont je ne veux pas, ce qui ne me convient pas… Mais je l’ai fait en tant qu’autodidacte, sans objectif professionnel et sans nécessité de rentabilité. J’ajoute à ça un passé un peu militant du logiciel libre (que j’utilise toujours exclusivement) ce qui fait que, nécessairement, j’envisage ma pratique « agriculturelle » sous un angle plutôt orienté vers la sobriété, l’écologie…

Je m’y attendais mais la logique productiviste et la logique de rentabilité sont celles qu’on nous enseigne en formation. Pour atteindre ses objectifs le maraîcher est aidé, de bâches plastiques de toutes sortes et pour tous usages, de tracteurs, de travail du sol, d’outils, de tuyaux d’irrigation, de forages, de semences améliorées (F1), de la science (plans in vitro), d’engrais… Et clairement d’un point de vue production ça semble marcher. Et sans juger les milliers de personnes qui travaillent avec ces aides matérielles, j’ai parfois l’impression que produire des légumes, même bio, relève plus de la guerre contre la nature. Reste que le plastique et le pétrole sont partout, et qu’il semble que ce soit normal. Encore une fois je ne reproche rien, c’est un constat. Ce qui me semble en revanche plus discutable, c’est que ce ne semble pas être une source de questionnement particulière. La durabilité des matériaux est rarement abordée, leur origine non plus et les alternatives quasiment pas. Par exemple, un tuyaux d’irrigation plastique qui dur 10 ans vaut peut être le coût ? Une bâche de paillage qui vie la durée de la culture en place parait nettement moins responsable, peut importe son prix.

En mon fort intérieur, j’ai parfois l’impression qu’on se trompe, j’ai parfois l’impression que le coût écologique de tout ça est disproportionné. Mais a-t-on le choix ? Est-ce utopique de tenter de produire sans tout ça ?
Peut on se passer d’une serre en Bretagne ? Sans doute pas. À moins de produire uniquement de mai à octobre (et encore beaucoup de choux et de poireaux).

Il y a aussi des personnes qui tentent de faire autrement, de trouver des alternatives, écologiques, économiques, sociales. Mais clairement ce ne sont pas des modèles mis en avant dans le cursus agricole. On trouve pourtant des pistes : en lisant « permaculture » du couple Hervé-Gruyer, en lisant « permaculture » de David Holmgren, en lisant « la révolution d’un brin de paille » de Masanobu Fukuoka. Certains semblent donc y arriver. Est-ce viable ? et d’ailleurs comment définir ce qui est viable ? Le seul indicateur réellement important actuellement semble être la rentabilité économique, le chiffre d’affaire par hectare. Le chiffre d’affaire par unité de main d’œuvre. Le volume produit…

En parallèle de tout ça le constat environnemental est assez angoissant : dérèglement climatique, accroissement des ravageurs, accès à l’eau… sans un minimum de « technologie » ces éléments semblent presque insurmontables.

Alors j’en suis là de mes réflexions. Comment réussir a concilier tout ça ? Produire moins ? Produire autrement ? Et comment ? Produire autre chose ? Produire moins longtemps ? Que faire alors le reste du temps ?

Je sais déjà qu’il me faudra un petit tracteur pour ne pas me tuer à la tache, pour porter les charges ,vu les pentes sur mon futur terrain. Déjà je transige… Une serre sans aucun doute… Et puis après, quoi d’autre ?

(le prochain article sera positif, promis 😀 )

Ça avance !

Je n’ai pas pris le temps de venir écrire depuis quelques semaines maintenant, après un billet mi-figue mi-raisin. Mais ce silence n’est en rien lié à un quelconque découragement, au contraire, il est lié à l’effervescence du moment.

Côté foncier

Ça avance ! J’ai fait une offre pour un terrain à 2,5km de chez moi. C’est un terrain franchement compliqué et avec un travail de préparation (élagage, défrichage…) assez important, beaucoup de pentes… Sans doute pas le choix de la facilité, mais il est beau et bien placé. Le compromis a été signé ce matin ! Les propriétaires sont d’accord pour que j’y accède à partir de là pour entamer le travail de défrichage. Les démarches sont entamées pour la certification bio aussi.
Il y a pas mal de choses à lancer avant de pouvoir attaquer réellement le travail, en particulier la certification bio qui impose de n’avoir touché à rien avant le passage du « certificateur ». Il y a également les démarches administratives obligatoires comme l’autorisation d’exploiter. Et l’insupportable attente des délais de préemption…

Côté formation

Ça avance ! Mes deux premières semaines de stages ont eu lieu. J’ai attaqué par le maraîchage. Je passerai en tout d’ici septembre 4 à 5 semaines chez mon presque voisin Loïc Bernard, « Aux bio légumes ». Les courbatures ont été sévères le week-end suivant mais la semaine a été super avec un temps inespéré. Au programme, plantations d’oignons, désherbage, récoltes (betteraves, épinards, poireaux…) et quelques semis, repiquages.

Aux bio légumes

La semaine dernière j’étais chez Claire Galéron au « sentier des arômes » à Saint-Evarzec pour mon stage Plantes à Parfums, aromatiques et médicinales (PPAM dans le jargon). J’y passerai environ 8 semaines jusque septembre. Nous avons entamé la semaine par un peu de préparation de tisanes avec les dernières récoltes de la saison passée, ensuite nous avons lancé les semis pour la saison et entamé le désherbage. J’ai hâte de retrouver les semis dans quelques semaines pour voir comment ils ont poussé.

Sentier des arômes

La préparation du potager de la maisonnée a bien avancé, nous arrivons bientôt au bout du grelinage et du paillage. Une partie des semis est lancée. Il en manque encore pas mal. Je manque de temps entre stages et cours (et formalités administratives diverses) pour y passer autant de temps qu’il faudrait. Mais tout avance et ça fait bien bien plaisir.

Je fais court pour cette fois, plus d’informations dans quelques jours !